Une semaine de forte nervosité

La semaine a été marquée par un retour brutal de la volatilité sur les marchés financiers mondiaux. Après plusieurs mois de progression, les indices boursiers ont vacillé, pris en étau entre des valorisations toujours plus élevées dans la tech américaine, des statistiques économiques publiées au compte-gouttes aux États-Unis et un regain d’incertitude géopolitique.

États-Unis : chiffres de l’emploi robustes

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Aux États-Unis, les données de l’emploi tant attendues ont surpris par leur robustesse, bien qu’encore fortement perturbées par le shutdown qui aura retardé la publication des statistiques de 43 jours.

Ainsi, les chiffres du rapport sur l’emploi de septembre ont fait état de 119’000 créations de postes, un rythme supérieur aux prévisions de 53’000, et d’un taux de chômage à 4.4% sur un an, contre 4.1% précédemment. Les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocation chômage ont atteint 232’000 pour la semaine du 18 octobre, légèrement au-dessus des attentes.

Cette résilience du marché du travail a ravivé les doutes quant à une éventuelle baisse des taux directeurs en décembre. Le procès-verbal du FOMC d’octobre a d’ailleurs montré une tonalité moins accommodante, plusieurs membres de la Fed jugeant inopportune une détente monétaire rapide. Le rendement du Trésor à 10 ans est resté stable dans une fourchette entre 4.05% et 4.15%.

Sur les marchés actions, les géants technologiques ont subi de violentes prises de bénéfices malgré des résultats solides, notamment ceux de Nvidia. Le VIX, l’indice de volatilité de Wall Street, s’est envolé de 11% sur la seule séance de jeudi et affiche désormais une hausse de plus de 40% depuis début novembre, révélant la nervosité du marché à l’approche de la fin de l’année.

Europe : pression sur la défense

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Les valeurs de la défense européenne ont nettement reculé, pénalisées par les annonces de pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie, incluant la cession de certaines régions et le renoncement de Kiev à rejoindre l’Otan. L’hypothèse d’un accord a également pesé sur les prix du pétrole, les marchés anticipant un éventuel assouplissement des sanctions sur les exportations russes.

En Europe, les indicateurs avancés dressent un tableau contrasté. La zone euro poursuit son expansion pour le 11e mois consécutif, avec un PMI composite à 52.4 en novembre. La France a surpris positivement, alors que l’Allemagne reste un point faible avec un ralentissement marqué.

En définitive, les marchés mondiaux ont clôturé la semaine de manière négative, écartelés entre les craintes persistantes d’une bulle autour de l’intelligence artificielle et l’espoir ténu d’une future détente monétaire. Le S&P 500 a perdu 1.95% sur la semaine, le Nasdaq 2.74%, le Stoxx Europe 600 2.21% alors que le SMI est resté stable avec -0.01%.