Entre confusion américaine et optimisme suisse

La semaine a été dominée par un retour marqué de l’aversion au risque, alimenté par un mélange de signaux macroéconomiques mitigés, de tensions géopolitiques ravivées et d’un repositionnement tactique des investisseurs avant plusieurs réunions de banques centrales prévues d’ici fin novembre.

Absence de statistiques américaines

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Aux États-Unis, en l’absence de données officielles, les marchés ont dû se contenter des estimations issues des modèles de prévision, qui projettent une inflation toujours proche de 3% en rythme annuel. Cela a entretenu une volatilité notable sur les taux longs, reflétant la crainte d’une désinflation moins linéaire que prévu et d’une Fed potentiellement contrainte à maintenir un biais restrictif plus longtemps. La hausse des taux a pesé davantage sur les valeurs technologiques, déjà fragilisées par les signaux de ralentissement émanant de la chaîne d’approvisionnement de l’IA. Le secteur commence à intégrer des messages de prudence quant au rythme des investissements des leaders pour le premier semestre 2026.

En Europe, les marchés ont prolongé la dynamique amorcée au début du mois, dans un environnement où les signaux d’activité montrent une économie toujours contrastée. La dispersion sectorielle est restée marquée : les valeurs de santé, des télécommunications et des services publics ont bénéficié d’une demande persistante pour les actifs défensifs, tandis que le luxe a maintenu une trajectoire stable, porté par une amélioration de la demande en Asie hors Chine. À l’inverse, la technologie européenne a souffert du mouvement global de rotation hors des valeurs de croissance.

Droits de douane américains abaissés

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En Suisse, l’événement marquant de la semaine a été l’annonce par Washington d’une réduction des droits de douane américains à 15% sur plusieurs catégories clés de produits helvétiques. Cette décision, qui concerne notamment la mécanique de précision, les équipements médicaux, certaines spécialités chimiques et plusieurs segments de la pharma, constitue un tournant pour les exportateurs suisses. Certaines lignes tarifaires étaient jusqu’ici taxées jusqu’à 39%, ce qui pénalisait la compétitivité des entreprises sur l’un de leurs principaux marchés. L’annonce a immédiatement modifié la perception du risque sur les valeurs industrielles suisses. La décision américaine a également joué un rôle de catalyseur sur le plan politique, en renforçant l’idée d’une détente commerciale bilatérale et en réduisant le risque d’un durcissement réglementaire pour les secteurs sensibles. Le marché helvétique a ainsi connu une réallocation en faveur des exportateurs de niche, tandis que la pharmacie a conservé son rôle de valeur refuge dans un environnement globalement plus incertain.

En Chine, la dynamique reste fragile. Les statistiques de crédit social de financement ont déçu, illustrant la faiblesse de la demande privée. Les autorités ont annoncé de nouvelles mesures ciblées pour soutenir l’immobilier via davantage de flexibilité dans le financement des promoteurs sains, ce qui a brièvement soutenu le secteur avant un retour de la prudence. Les valeurs liées à la consommation intérieure restent freinées par la confiance des ménages, toujours atone malgré les mesures de soutien local.

Sur la semaine écoulée, le S&P 500 reste stable, le NASDAQ perd 0.67%. En Europe, le Stoxx Europe 600 progresse de 1.77% et le SMI avance de 2.73%.